Accueil / Publications / AGRIDAPE / Chaînes de valeur et nouveaux marchés agricoles émergents / Le rôle des organisations de productrices dans les chaînes de valeur des (...)
Le rôle des organisations de productrices dans les chaînes de valeur des produits agricoles en Afrique de l’Ouest : la coopérative de productrices d’échalotes à Ségou au Mali

Culture à forte potentialité économique,
l’échalote constitue une importante
source de revenus pour les exploitants
agricole de la région de Ségou au Mali.
Les échalotes sont cultivées essentiellement par des paysannes sur des terrains relativement petits (0,20 hectare).
Elles sont utilisées dans la préparation de tous les plats maliens et au vu de la demande croissante des consommateurs, elles offrent d’importantes opportunités de commercialisation. Les femmes sont traditionnellement présentes au niveau de la production et de la vente au détail alors que les hommes assurent la majorité des activités de commercialisation de gros. La coopérative de productrices d’échalotes de Benkadi avait des difficultés à écouler toute sa production sur le marché local et devait se résigner à la vendre à des prix extrêmement bas avant que la récolte ne se perde.
Elle s’est associée à 21 autres coopératives de productrices d’échalotes (comprenant un ou deux hommes) afin de se positionner sur le marché de gros de l’échalote et de vendre les surplus. Une fois regroupées, elles ont mené des activités de plaidoyer afin de devenir membres de la Faso Jigi, une association malienne de coopératives d’agriculteurs basée à Ségou qui s’occupe de la gestion de produits agricoles destinés au commerce de gros tels que les céréales, le riz, les oignons et récemment les échalotes.
Le réseau Faso Jigi et le renforcement des capacités organisationnelles des femmes de Ségou
Les coopératives féminines sont devenues membres de l’association Faso Jigi en 1997 et ont été représentées au Conseil d’administration. Elles ont négocié avec elle la construction de deux structures de stockage pour la conservation des échalotes. La Faso Jigi achetait la production d’échalotes des coopératives, l’entreposait et la vendait lorsque les prix du marché étaient plus favorables (le prix au kilogramme variait entre 150 Francs CFA en mai à 900 Francs CFA en septembre). Suite au succès de cette initiative, la Faso Jigi a investi dans la construction de 19 structures de stockage supplémentaires d’une capacité de 400 kg chacune.
L’association Faso Jigi mène de nombreuses activités de plaidoyer afin d’accroître l’accès aux services de crédit, la fourniture de conseils techniques et de faciliter l’achat en gros d’engrais à des tarifs négociés pour les groupements d’exploitants. Elle compte actuellement 4 200 membres dont 960 sont des femmes spécialisées dans la production et la commercialisation de l’échalote. Les coopératives sont représentées au sein de Faso Jigi par une femme responsable de la commercialisation collective de leur production d’oignons et d’échalotes. Cette représentante veille à ce que les préoccupations des femmes et leurs besoins soient intégrés aux stratégies élaborées par la Faso Jigi.
Amélioration des conditions de vie et ouverture à de nouvelles technologies
Le revenu des productrices d’échalotes qui ont adhéré à l’association s’est accru du fait qu’elles ont eu la possibilité de vendre leur production à un meilleur prix. Les femmes ont pu conserver une partie de la récolte d’échalotes fraîches pour obtenir des graines qu’elles utilisent à la saison suivante, ce qui leur permet de réduire le coût de l’achat d’intrants.
L’expansion des activités de commercialisation de l’échalote offre de nouvelles opportunités aux productrices qui sont en train de tester une technologie mise au point pour le séchage et le découpage des échalotes afin de traiter les surplus ne pouvant être entreposés dans les structures de stockage.
Cependant, elles ne pourront bénéficier pleinement des opportunités offertes par le marché que dans la mesure où elles reçoivent une formation et des ressources adéquates pour améliorer la qualité des opérations de découpage, de séchage, d’emballage et d’étiquetage.
Aziz Elbehri et Maria Lee FAO 2011
Sources : Le rôle des organisations de productrices dans les chaînes de valeur des produits agricoles : enseignements pratiques tirés d’expériences en Afrique et en Inde
Editorial
Guinée : faire des organisations paysannes des artisans de la lutte contre la pauvreté en milieu rural
Le rôle des organisations interprofessionnelles (OIP) dans la régulation du secteur laitier au Sénégal
Burkina Faso : promotion de la formation pour l’autonomisation économique et sociale des femmes de la filière beurre de karité
Compétitivité du secteur horticole au Sénégal : Étude des filières de la banane, de l’oignon et de la pastèque
Promouvoir la formalisation des relations entre acteurs pour renforcer la compétitivité de la chaine de valeur riz dans la vallée du fleuve Sénégal
Le label IGP, un levier de valorisation économique du miel blanc d’Oku, produit de la région des hautes terres de l’Ouest Cameroun
Les stratégies de commercialisation des produits maraîchers sur le marché de Maroua, au Cameroun
Systèmes de commercialisation et chaine de valeur de l’oignon au Niger
L’avenir de l’élevage au Sénégal : le salut par la chaîne de valeur
Session d’échanges des parties prenantes sur les outils de gouvernance foncière entre élus et acteurs communautaires dans la commune de Darou Khoudoss
Mission de suivi évaluation du programme CRS à Fissel et Ndiaganiao
Atelier national de planification des activités du CRS