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Appui à l’organisation des acteurs de la pêche à Madagascar : le projet AD2M donne un « coup de pouce » aux plus vulnérables

L’absence de matériels de pêche (filets, pirogues, etc.) installe de nombreux acteurs de la filière à Madagascar dans une pauvreté chronique. Mais grâce au « micro projet coup de pouce » initié par AD2M et qui a mis à la disposition des plus vulnérables du matériel adapté, les pêcheurs de la commune d’Ambatolahy ont amélioré leurs conditions de vie.
Des pêcheurs sans moyens englués dans une pauvreté extrême
Dans la commune d’Ambatolahy, située dans le district de Miandrivazo, dans la région de Menabe, Simona, Jean Guy, Romy Patrick et Mangadaoro constituent un groupe de pêcheurs qui résident à Antsoha, dans le fokontany d’Ankotrofotsy.Vivant dans une extrême pauvreté, confirmée par une enquête AMED (Approche sur les Moyens d’Existence Durable) en début d’année, eux et leurs familles respectives survivent essentiellement grâce aux activités de pêche et de salariat agricole pendant les périodes de fermeture de pêche. Cependant, ne disposant pas de leur propre matériel, ils louent des pirogues et des filets à des collecteurs et/ou patrons pêcheurs et en contrepartie leur versent les deux tiers des fruits de leur labeur.
En novembre 2010, le Projet FIDA Appui au Développement du Menabe et du Melaky (AD2M), dans le cadre de la mise en œuvre de son volet « appui à l’organisation des producteurs et au renforcement des acteurs locaux », initia des diagnostics participatifs de planification au niveau des communautés de base au cours desquels il présenta son approche « micro projet coup de pouce aux plus vulnérables ». Cette dernière consiste à apporter des investissements de faible envergure pour initier ou améliorer des activités productives dont le but est de réinsérer progressivement leurs promoteurs dans une dynamique de développement agricole ou de filière.
Sensibilisés sur l’approche « coup de pouce », ces pêcheurs ont déposé une demande de soutien au projet pour l’acquisition de matériels de pêche.
Des fils et une pirogue ont suffi pour changer leur vie
En juillet 2011, le groupe a reçu trois (3) pirogues (parmi les quatre prévues) et des bobines de fils à partir desquels ils ont confectionné chacun deux types de filets : le premier pour la saison chaude, le second pour la période froide.
Grâce à ces matériels fournis par le projet AD2M, leur gain journalier est passé du simple au triple (de 2000 Ariary à 6000 Ariary par jour de pêche au minimum) [1].
Romy Patrick confie : « grâce au surplus de revenus généré par la possession de matériel, ma maman n’attend plus le soir quand je rentre de la pêche pour acheter notre bol de riz quotidien mais elle dispose déjà des provisions alimentaires » et de continuer « ma mère, qui vivait auparavant du salariat agricole, embauche actuellement de la main d’œuvre et s’investit dans la culture de haricot ».
Le groupe dispose également d’une caisse d’entretien pour les pirogues. Après 2 mois d’exercice, il dispose d’une épargne de 40000 Ariary qu’il entend déposer auprès d’une caisse mutuelle CECAM ou SOAHITA pour développer d’autres activités telles que le séchage de poissons. Désormais, pendant les périodes de fermeture de pêche, ils consacrent leur énergie à la réparation de leurs filets et préparent la prochaine saison.
Grâce au « coup de pouce » donné par le projet, ils ont pu améliorer la sécurité alimentaire des différentes familles et enclencher un processus leur permettant de rétablir leur situation sociale en investissant le surplus dans l’Agriculture comme le souligne Jean Guy : « ma famille entreprend des activités de riziculture et moi-même je suis membre d’un groupement FFS-champs école paysans - haricot à Ambatolahy. Avec mes frères nous sommes en train de bâtir notre propre maison.
Par Alain Razafindrastima
Projet AD2M, Madagascar
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